LA COLLÉGIALE

Intemporelle, majestueuse, mystérieuse, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire la collégiale Notre Dame de la Tronchaye. Objet de toutes les attentions, c'est un lieu incontournable lors d'une visite de la cité.

HISTOIRE

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Il est habituel que l’église occupe, sinon  le point central du village, son point haut. Ce n’est pas le cas à Rochefort-en-Terre, et il faut quitter l’axe principal du village pour découvrir, sur un terrain légèrement pentu, cette magnifique collégiale. L’originalité du lieu tient à la légende autour de sa construction.

 

 

 Une légende pour commencer

Il est difficile d’imaginer que la quiétude du village n’a pas toujours été une réalité, et que son histoire est plus que mouvementée, entre périodes de paix, conflits et invasions. Tel était  le cas aux cours de IX et X siècle, au cours desquels les normands ont envahi la région (mais ils n’étaient pas les premiers). Comme pour toutes les légendes, seule l’histoire racontée est belle et vraie : désireux de protéger une statue de la vierge et son enfant, un prêtre  la cacha au sud du village, dans un arbre creux. Celle-ci ne sera découverte que  deux cent ans plus tard  par une jeune bergère. La construction d’une chapelle est alors décidée  à l’endroit même de la découverte. Cette chapelle  deviendra l’ossature  de la collégiale actuelle.

Un lieu de pèlerinage important

Lieu de pèlerinage, l’essor de Notre Dame de la Tronchaye est confirmé avec l’installation d’un collège de chanoines, dès la fin du XV siècle. Leur présence durera presque trois siècles, puisque seule la révolution décidera de sa suppression. Aujourd’hui, la collégiale connaît un succès populaire indéniable, et est un lieu de passage obligé dans le cadre des visites guidées organisées par l’office de tourisme.

En quelques dates

  • XIIième : construction d’une chapelle romane sur le lieu de la découverte d’une statue de la vierge et son enfant
  • XVIième  : un collège des chanoines est créé et l’église tréviale devient collégiale. Jean IV de Rieux-Rochefort, maréchal de France, y établit un doyen et six chapelains.
  • 01/06/1527 : le chapitre est fondé à perpétuité  par le fils de Jean IV, Claude 1er, et voit le nombre de chanoines passer de 7 à 13
  • XVIIIième : le collège de chanoines est supprimé à la révolution
  • XIXième:1802 : l’église devient paroissiale et cure de canton

 

ARCHITECTURE

Église_Notre-Dame-de-la-TronchayePour le connaisseur ou le féru d’architecture, la conception de l’église ne manque pas d’interpeller. Elle apparaît comme un assemblage hétéroclite de constructions aux styles et époques différentes. Cette singularité en fait son charme et lui donne au contraire une valeur patrimoniale unique.

 

 

Une chapelle du xiie siècle

Sa construction débute donc au douzième siècle. Comme la plupart des constructions de cette période, elle n’a pas de fondations et repose sur un sol de schiste, la roche locale. Mais la configuration du terrain, en pente, ne  se prête guère à ce genre de mode de construction. Le poids de l’édifice le fait basculer. L’inclinaison des colonnes intérieures de la collégiale témoignent encore de cet affaissement. Des contreforts seront donc nécessaires  au cours des siècles suivants afin de consolider le bâtiment.

L’édifice est donc composé de plusieurs parties, dont les motivations sont autant techniques que pratiques. Les agrandissements ont certes  permis de pallier les affaissements de l’église vers le sud, dans un premier temps, et vers l’ouest dans un second, mais leurs justifications répondaient aussi à  la ferveur qui entourait l’église.

Des agrandissements nécessaires

Elle devient rapidement un lieu de pèlerinage reconnu, que Jean- IV, comte de Rochefort et maréchal de Bretagne, rend encore plus important en décidant la création d’un collège de chanoines en 1498, collège qui comptera  13 ecclésiastiques à partir de  1527. Ces évolutions conduisent à l’agrandissement du chœur, et à la surélévation de la nef et des bas-côtés. Nef et chœur sont désormais séparés  par un jubé, afin que deux espaces distincts soient créés : l ‘espace des chanoines d’une part, l’espace accessible aux laïcs d’autre part. Au XVIIe siècle , un second bas-côté est accolé au sud, afin d’accueillir des  fidèles toujours plus nombreux. Un retable remplace le jubé installé au siècle précèdent. Au XIXième, la nef est encore agrandie, et une sacristie voir le jour au nord du chœur. Une autre sera construite au cours du siècle suivant.

Un ensemble atypique

Église_Notre-Dame-de-la-Tronchaye_(vitrail_choeur)_-_Rochefort-en-Terre_(Morbihan)C’est donc aujourd’hui un ensemble étonnant, témoignage des styles architecturaux contemporains de ses agrandissements successifs : romane par son clocher, de style gothique flamboyant par ces façades, et art nouveau par son  vitrail de 1927.  Une conception déséquilibrée, comprenant deux collatéraux au sud et un seul au nord, une porte d’entrée sur un coté de la nef, et non à son extrémité. Mais curieusement, malgré tout et aussi pour cela,  la vieille dame dégage  force et majesté,  et semble sereine face aux siècles qui passent. Ses particularités lui valent  d’être classée monument historique par arrêté du 22 janvier 1931.

 

 

 

En quelques dates

  • XIIième : construction d’une église romane en 1125. Elle constitue encore aujourd’hui le squelette de la collégiale. La tour- lanterne de  la croisée du  transept en est le témoin.
  • XVI -XVIIième : c’est la période des grands remaniements : reconstruction et élévation de la nef, à laquelle sont ajoutés des collatéraux au nord et au sud,  agrandissement du chœur,  séparation du chœur de la nef par un jubé  en bois et plus tard par un retable
  • XIXième : de gros travaux  sont entrepris sur les façades et pignons . La tribune est construite. Création d’une nouvelle sacristie au nord du chœur.
  • XXième : la toiture est refaite en 1914. Une autre  sacristie est construite au sud du chœur. Le 22 janvier 1931, l’église est  classée monument historique
  • XXIième : restauration du clocher de la tour-lanterne.